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Sobriété énergétique : les petits pas et les grands efforts de Bouaye

Actualités - Mis à jour le 30 janvier 2023

[Série : 2/3] Comment les communes de la Métropole participent-elles à l'effort de sobriété énergétique ? Très touchée par l'augmentation du prix du gaz, Bouaye a dû faire preuve d'imagination, mais aussi renoncer à des investissements.

Bouaye dispose, avec la maison des jeunes le Cabanon, d'un équipement autonome sur le plan énergétique, grâce notamment à un puits canadien. © Patrick Garçon
Bouaye dispose, avec la maison des jeunes le Cabanon, d'un équipement autonome sur le plan énergétique, grâce notamment à un puits canadien. © Patrick Garçon

Jacques Garreau l'avoue sans peine : « Ce que nous coûtent nos consommations d'énergie, même si je suis élu depuis une vingtaine d'années, j'aurais été incapable de vous le dire avant l'été. » Lacune désormais réparée pour le maire de Bouaye, qui récite sans hésitation : « On a une double dépense énergétique, un tiers de gaz, deux tiers d'électricité. Pour un budget comme 2022, c'est 80 000 € pour le gaz et 160 000 € pour l'électricité sur une année. Jusqu'à présent, ce n'était pas un sujet, mais maintenant on connaît tout ça par cœur. »

Car l'envolée des prix du gaz se mesure très concrètement pour la commune de 8 500 habitants, sous contrat pour encore un an avec son fournisseur : +320% sur la facture, soit environ 175 000 € supplémentaires sur un budget de fonctionnement annuel légèrement supérieur à 8M€. « On en a vraiment pris conscience en août et ça a été un peu le branle-bas de combat pour construire un plan d'action avec les services et les élus. Il y avait deux objectifs : arriver à baisser le plus vite possible nos dépenses d'énergie. Et puis également, à plus long terme, comment on peut produire de l'énergie renouvelable. »   

22 actions pour la sobriété

Le 10 novembre, le conseil municipal consacre sa séance à la question de l'énergie, et présente un plan d'action Sobriété énergétique de 22 mesures. Des affiches vont être posées dans tous les bâtiments publics pour inciter à la vigilance. Hôtel de ville, écoles, bâtiments administratifs, médiathèques... voient la température fixée à 19°C, le chauffage et la ventilation sont réduits lorsque les locaux sont inoccupés. En ce début d'année, des convecteurs vont être remplacés. La chaudière des écoles Victor-Hugo et Maryse-Bastié, très puissante, va être remplacée par un duo de chaudières à condensation. « La chaudière actuelle, c'est comme une formule 1 pour rouler en ville, image Yoann Hamon, responsable bâtiments. Avec deux unités plus petites, on pourra s'adapter, par exemple en n'en laissant qu'une allumée quand il fera moins froid. » L'opération permettra de réduire la consommation d'énergie de 10%.

Les élus du conseil municipal, comme Bernadette Bertet et le maire Jacques Garreau, ont accepté une réduction de 5% de leurs indemnités pour compenser l'impact budgétaire de la hausse du prix du gaz. © Patrick Garçon
Les élus du conseil municipal, comme Bernadette Bertet et le maire Jacques Garreau, ont accepté une réduction de 5% de leurs indemnités pour compenser l'impact budgétaire de la hausse du prix du gaz. © Patrick Garçon
Très puissante, la chaufferie de l'école Victor-Hugo va être remplacée par deux unités plus petites, ce qui permettra de réduire la consommation en cas de redoux.  © Patrick Garçon
Très puissante, la chaufferie de l'école Victor-Hugo va être remplacée par deux unités plus petites, ce qui permettra de réduire la consommation en cas de redoux. © Patrick Garçon
La municipalité souhaite développer les énergies renouvelables, notamment le solaire, à l'image de la toiture du gymnase René-Gautier. © Patrick Garçon
La municipalité souhaite développer les énergies renouvelables, notamment le solaire, à l'image de la toiture du gymnase René-Gautier. © Patrick Garçon

Un plan d'action rendu possible par la bonne connaissance du patrimoine bâti de la commune et de ses consommations. « Le bilan énergie, on l'avait fait au préalable avec la Métropole, souligne Bernadette Bertet, adjointe au bâti et aux économies d'énergie. On savait quels étaient les bâtiments les plus énergivores : les deux écoles et les deux grands ensembles sportifs pour le gaz. C'est quelque chose qu'on n'aurait pu faire seuls, on n'en a pas les moyens et les capacités techniques. » 

Intégrer le groupement de commande métropolitain

L'équipe municipale réfléchit aussi à développer les énergies renouvelables : « J'y tiens beaucoup, reprend Jacques Garreau, mais pour ça, il faut faire des études, et avoir la capacité d'investir ou d'attirer des investisseurs. On a beaucoup de toitures. On a une demande d'un club de tennis qui a déjà une halle couverte mais qu'on pourrait justement couvrir de panneaux photovoltaïques. On pourrait aussi faire des ombrières pour couvrir leurs terrains extérieurs, et les équiper également. Pour l'instant, on est en mode réflexion-étude, mais il faut que ça débouche sur du concret. »  Car l'impact budgétaire de la facture énergétique a des conséquences inattendues. Il a par exemple contraint la commune à reporter le projet d'une nouvelle école. Au quotidien, pour éponger la différence entre le budget prévu et le coût final de l'énergie, chaque service a été incité à réaliser 5% d'économies. Les élus eux-mêmes ont réduit leurs indemnités de 5%.

La bonne nouvelle, c'est que Bouaye ne sera bientôt plus seule face à ses fournisseurs. Déjà membre d'un groupement de commande pour l'électricité avec les autres communes de la métropole, la commune boscéenne rejoindra le groupement de commande gaz au terme de son actuel contrat. « La Métropole demande à chaque commune (mais aussi à des satellites, comme les CCAS) quels sont ses besoins et monte un marché commun, explique Jacques Garreau. Forcément, ça a un impact direct pour tirer les prix. Ça ne fait pas disparaître l'explosion des prix, ça n'annule pas la guerre en Ukraine. Mais ça aide, surtout vis-à-vis de prestataires qui, pour moi, abusent. »