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Vers la création d’un abattoir de proximité fin 2025

Actualités- Mis à jour le 17 avril 2024

Depuis six ans, des éleveurs accompagnés par des collectivités, dont Nantes Métropole, travaillent au projet d’abattoir de proximité SALVAE pour répondre aux besoins d’éleveurs en circuits courts. Aujourd’hui, les éleveurs sont invités à investir dans leur outil de demain. 

Thomas Perrochaud, éleveur de vaches à Sainte-Pazanne, s’est engagé en 2018 dans le projet de création d’un abattoir de proximité, porté par 150 éleveurs du Sud-Loire et du Nord Vendée. © Rodolphe Delaroque
Thomas Perrochaud, éleveur de vaches à Sainte-Pazanne, s’est engagé en 2018 dans le projet de création d’un abattoir de proximité, porté par 150 éleveurs du Sud-Loire et du Nord Vendée. © Rodolphe Delaroque

Thomas Perrochaud, éleveur de vaches à Sainte-Pazanne, s’est engagé en 2018 dans le projet de création d’un abattoir de proximité. « Je vis mal de faire monter mes bêtes dans un camion pour qu’elles attendent 24h dans un cadre qu’elles ne connaissent pas avec des gens qu’elles ne connaissent pas, avant d’être abattues », explique-t-il. Le projet SALVAE est porté depuis six ans par 150 éleveurs du Sud-Loire et du Nord Vendée pour offrir une solution d’abattage de proximité multi-espèces aux animaux destinés à la vente directe ou pour l’abattage d’urgence à la ferme d’animaux accidentés.

Entre 2005 et 2022, les Pays de la Loire ont perdu un tiers de leurs abattoirs et la fermeture de celui de Challans en 2019 a pénalisé les éleveurs et les animaux, obligés de faire davantage de kilomètres pour se rendre dans des abattoirs de type industriel, inadaptés à la filière de vente locale. « Les collectivités soutiennent cet outil qui permettra le maintien de la filière élevage sur le territoire tout en répondant à des enjeux de bien-être animal et de qualité de vie au travail », affirme Pascale Briand, présidente du pôle d’équilibre territorial et rural du Pays de Retz.

Abattage à la ferme : une première en France

L’abattoir SALVAE aura trois modalités d’abattage. Dans une unité fixe, d’abord à Machecoul, « avec prise de rendez-vous pour que l’éleveur puisse accompagner ses animaux et éviter l’attente » explique Guylain Pageot, président de l’association AALVie, qui porte le projet. À la ferme ensuite, après passage du vétérinaire, ce qui est une première en France. « C’est pour cette solution d’abattage que nous avons mis six ans à monter l’outil, ajoute Guylain Pageot. Il fallait décliner les textes européens en un protocole strict et exigeant en matière sanitaire. Il a été validé par la France et l’Europe. » Enfin, à la ferme toujours pour l’abattage d’urgence d’animaux accidentés qui ne peuvent être déplacés pour éviter l’euthanasie qui engendre une perte pour l’éleveur.

Sécurité alimentaire et bien-être animal

La mise en service de l’abattoir est prévu pour fin 2025, il pourra abattre 2500 équivalent bovins, soit 700 tonnes par an (pour comparaison l’abattoir de Challans était à 12 000 tonnes par an). D’ici juin, les éleveurs de bovins, porcs, ovins et caprins intéressés sont invités à investir dans ce qui sera demain leur outil, en achetant des parts sociales en fonction de leur utilisation. « Ce projet répond aussi à l’enjeu de la sécurité alimentaire de Nantes Métropole, précise Aziliz Gouez vice-présidente de Nantes Métropole en charge de l’alliance des territoires. Elle se pense forcément à une échelle large, en coopération entre des territoires urbains et ruraux. Nous allons travailler aux débouchés pourquoi pas dans les cantines scolaires. »

Ce projet d’abattoir est important pour nombre d’éleveurs comme Thomas Perrochaud qui y consacre un temps qu’il n’a pas forcément. « Ce projet mérite de s’y consacrer car je veux être là pour mes bêtes jusqu’au dernier moment et je veux qu’elles soient abattues là où elles ont grandi. »

Plus d’infos sur le site de SALVAE.

Nantes Métropole renforce sa politique agricole et alimentaire

« Dans le cadre du projet alimentaire territorial (PAT), il est important de sécuriser l’approvisionnement et de relocaliser un certains nombres de filières, précise Delphine Bonamy, conseillère métropolitaine déléguée à l’agriculture et à l’alimentation. L’abattoir SALVAE est essentiel pour l’approvisionnement du territoire mais aussi pour atténuer l’émission de gaz à effet de serre. » Au-delà du soutien au projet SALVAE, Nantes Métropole travaille globalement sur la protection du foncier pour faciliter la transmission ou l’installation, propose des aides financières à l’installation, subventionne des associations et partenaires agricoles (336 000 euros en 2022) et souhaite expérimenter une forme de sécurité sociale alimentaire.